Une étrange rencontre dans la forêt [Zéphyr]

Une étrange rencontre dans la forêt ...

Je me réveillais doucement, sentant Trippy, mon ami écureuil, qui essayait de me réveiller en me léchant le visage. Je sourie dans mon sommeil. J'ouvris enfin les yeux mais les refermis aussitôt à cause du soleil. Il m'a fallu du temps pour bien me réveiller. Si maman et papa étaient encore là, j'aurai droit à des petits bisous et maman m'aurait mis une couverture sur moi pendant la nuit. J'avais eu un peu froid. Je devrais retourner dans ma cabane cette nuit ! J'aurai moins froid la nuit prochaine. Je descendis de mon arbre avant d'aller me chercher des noisettes et des baies pour manger. Je ne savais pas où mes parents me trouvaient à manger. Sans doute de leur maison mais je n'avais jamais eu le droit d'y aller. Maman disait que je ne pouvais pas parce que j'étais un humain et les humains ne sont pas les bienvenus à Avalon ! Dommage ! Moi je voudrais tellement qu'ils reviennent ! Pourquoi ces hommes les ont tués ? Ils avaient rien fait mes parents ! Ils se sont toujours bien occupés de moi ! J'ai jamais manqué de rien ! Tout à coup, j'entendis du bruit. Je retournais aussitôt dans mon perchoir comme j'aime bien dire et je me cache derrière les feuilles. J'avais un peu peur que ce soit encore les soldats. Trippy me rejoignit. Il n'était pas à son aise non plus !

On attendit un moment avant de voir une silhouette sortir d'un buisson. Comment maman disait déjà ? Ah oui ! Une fille ! Mais maman avait de bien plus beaux cheveux ! Je continuais à observer la fille ! C'était la première fois que j'en voyais une pour de vrai ! J'avais jamais approché les cités des hommes, maman et papa me l'ayant interdit, surtout maman qui avait peur qu'on m'enferme dans les ... Ah je sais plus le nom ! Les cahotes ? Les cachottes ? Ah non ! Les cachots !

[/center]

D'une pensée, d'un mot, la blessure ne fut plus. L'homme murmura un remerciement, trop émerveillé pour dire plus. Zephyr sourit, comprenant parfaitement ce qu'il devait ressentir. Il avait échappé de peu aux hommes d'Uther, et méritait sa place au sein des rebelles et autres bannis. Mais elle, Zéphyr Nindorën, n'était pas une bannie. Elle partie d'elle même, choisissant sa destinée, et accomplissant les dernières volontés de sa grand-mère. Son humeur s'assombrit lorsqu'elle pensa à Aegwynn. La vieille femme l'avait élevée, lui avait apprit la magie. La façon dont elle avait quitté ce monde semblait bien trop injuste. Elle chassa ses pensées, sachant qu'elle pourrait se mettre en colère, et cela ne servirait à rien.
Elle se dirigea vers le cheval qu'elle avait volé, désormais méconnaissable. Auparavant, il avait une robe lustrée, des crins abondants, tombant jusqu'à ses épaules. Zephyr s'était arrangée pour les lui couper, la crinière en brosse, et la queue un peu plus courte et désépaissie. La robe de l'animal, blanche, n'était plus aussi brillante, mais il était toujours aussi portant. La forêt regorgeait d'herbe, et Zephyr le laissait brouter à souhait. Elle le sella, le brida, et monta en selle, conduisant l'animal avec aisance hors du camp.

Elle chevaucha pendant une heure entre les arbres, pensive, ne prêtant pas attention ou le cheval allait. Elle n'en avait cure, plongée dans des pensées profondes. Ce fut l'animal, les oreilles pontées vers l'avant, qui la fit sortir de ses pensées. Il hennit. La réaction de Zephyr fut immédiate : la main sur la garde de son épée, elle la dégaina, méfiante. « Qui est là ? » lança-t-elle, sa voix claire et forte se répercutant dans les environs. Elle était sûre de ne pas être seule, et si sa voix ne suffisait pas, la magie était là.

Une étrange rencontre dans la forêt ...

Je vis la fille dégainer son épée aussi vite. Je me contentais de la regarder du haut de mon perchoir. Là où j'étais, elle ne pouvait pas me voir. Son cheval hennit. Les chevaux sont très futés pour sentir la présence d'étrangers ! J'avais voulu une fois monter sur un cheval et je me suis retrouvé les fesses en l'air. Trippy avait rigoler. J'avais pas trouver ça drôle ! C'était un beau cheval blanc en plus et je le voulais ! Papa m'avait expliqué comment je devais m'y prendre mais je n'ai plus jamais revu ce cheval. La prochaine fois, je le ferai à la manière de papa ! Trippy n'arrêtait pas de gesticuler sans cesse !

[b]- Trippy, arrête de bouger ainsi ! Ça suffit ![/i]

L'écureuil me fit la tête et vint se poser sur mon épaule, me tournant le dos. Mais il regarda à nouveau avec moi la demoiselle qui venait d'arriver. Elle était plutôt jolie. Très jolie ! Mes parents ne connaissaient pas tous les sentiments humains. Quand je ressentais un nouveau sentiment humain, maman me l'expliquait mais n'ayant plus mes parents, je n'avais plus personne pour tout m'expliquer ce que je ne savais pas ! Et c'était pas les animaux de la forêt qui allaient me le dire !

Etrangement, je sentais un peu de magie en elle. C'était pas la même que celle de papa ou de maman mais je pouvais un peu la sentir. Papa disait que les humains normaux comme moi ne pouvait pas la sentir mais il avait émis l'hypothèse qu'à force de côtoyer des fées depuis de nombreuses années, peut-être que leur magie faisait un peu parti de moi ! Mouais ! Ben le jour où je fais voler des morceaux de branches dans tous les sens, ce sera la semaine des quatre jeudis ! J'ai jamais compris ce que ça voulait dire « la semaine des quatre jeudis » ! Un brigand l'avait dit et après je l'avais tué en duel !

[/center]

Parfois, elle se maudissait d'être si absente, si plongée dans ses pensées, que le monde autour semblait ne plus exister. Et elle savait qu'elle aurait dû être plus attentive, plus sur ses gardes. Soupirant, elle abaissa son épée. Qui que ce soit, il n'avait pas d'intentions hostiles, c'était évident. Sinon, elle aurait déjà été attaquée. De plus, l'absence de réponse indiquait clairement qu'elle n'était pas seule, et son sentiment d'être épiée s'accentua à nouveau.
La jeune femme mit pied à terre, et attacha le cheval à une branche basse. Elle allait débusquer celui qui l'épiait, et pour cela, elle n'avait pas besoin d'êre à cheval. Elle rengaina son épée ; elle n'aurait pas besoin de ça non plus.

Zephyr ferma les yeux, et vida son esprit. Les sons de la forêt lui parvinrent plus amplifiés, et là, parmis tant d'autres, elle perçut la voix de celui qui l'épiait. Il avait chuchoté, certes, mais lorsque Zephyr usait de sa magie de cette façon, elle ressentait tout ce qui se trouvait à moins de cent mètres d'elle, ce qui incluait l'observateur. Elle rouvrit les yeux, un sourire triomphant sur les lèvres. Elle l'avait trouvé.
Zephyr tendit une main vers les branches, au-dessus d'elle. Elle ne s'appelait pas Zephyr pour rien. Elle attendit patiemment, et au moment ou le vent se levait, d'une incantation silencieuse, elle le dirigea vers l'arbre ou elle savait que l'intrus était dissimulé. Les feuilles furent soufflés par le vent, et quand il se dissipa, Zephyr put enfin voir celui qui l'observait.

« Ce n'est pas très poli d'espionner les gens, tu sais. » lui fit-elle remarquer avec un sourire aux lèvres. Ce n'était qu'un garçon.

Une étrange rencontre dans la forêt ...

La fille descendit de son cheval et rangea son épée qui était bien plus jolie que la mienne ! Elle était toute simple mon épée ! Papa m'avait promis une belle pour mon anniversaire ! Je crains que je ne l'aurai jamais ! Je devrais me contenter de ma vieille épée et de mon petit couteau bien taillé ! Tout à coup, je sentis le vent venir dans ma direction ! Non ! Sinon, elle allait me voir mais ce fut trop tard lorsque les branches s'écartèrent d'elles-même devant moi ! J'étais à sa vue à présent ! Ah ! Trippy me fit bien comprendre que le vent avait changer de direction ! Oulà ! Ça sent la magie alors ! Elle savait utiliser la magie aussi ! Comme papa et maman ! Chouette ! Mais je restais malgré tout méfiant ! Elle était peut-être du côté des soldats qui ont tué mes parents ... ou pas ! J'en savais rien du tout et maman m'a toujours dit que je devais être prudent quand je croisais un autre humain que moi !

Zéphyr : « Ce n'est pas très poli d'espionner les gens, tu sais. »

Elle avait dit ça en souriant. Jolie et joli sourire en plus ! Elle ne pouvait pas être méchante ! Mais maman ne m'a jamais dit que c'était impoli d'espionner les gens ! On le faisait tout le temps pour éviter d'avoir des ennuis ! Bon, je fais quoi moi maintenant que je suis découvert ! Je lui parle ou pas ? Je tournais vers Trippy.

Je fais quoi ? Je vais lui parler ou pas ?

Trippy renifla un moment. Puis, il alla la voir d'un peu plus prés avant de revenir moi ! Il me lécha la joue, signe qu'il jugeait qu'elle n'était pas dangereuse. Il avait un bon flair mon Trippy ! Je descendis donc de mon arbre et fis face à la fille. Comme d'était une dame, je fis une petite révérence à la manière dont papa m'avait appris. Faut toujours être poli avec les Dames !

[/center]

Il restait perché sur son arbre, visiblement pétrifié. Et Zephyr se demanda soudainement si ce gamin avait l'habitude de voir des gens. Elle l'observa attentivement. Il portait des habits faits de feuilles, semblait-il, et Zephyr se demanda si le garçon vivait seul ici. Il semblait hésitant à descendre de son perchoir, comme s'il avait peur .. d'elle. Pourtant, il ne devait rien avoir à craindre de Zephyr ; il n'était pas Uther Pendragon. Penser à ce tyran lui remit en esprit sa mission. Elle devait aller à Camelot et observer les rondes des soldats, afin de s'en souvenir et de prévoir une éventuelle invasion.

Elle n'était pas seule dans cette guerre, et ça, c'était quelque chose qui vous rendait plus fort. Les yeux émeraudes de Zephyr revinrent se poser sur le jeune garçon. Il s'était enfin décidé à descendre de son arbre, et s'avançait vers elle. Le geste qu'il fit ensuite surpris d'autant plus Zephyr, qu'elle ne s'attendait pas à ça. Il venait de faire une révérence. Même à Camelot, personne ne s'était jamais incliné devant elle, et elle n'avait jamais attendu que quelqu'un ne le fasse.

« Relève-toi, tu n'a pas à faire ça.. Je ne suis pas une dame de la noblesse. » lui dit-elle, toutefois étonnée par son comportement. Il n'avait encore pas dit un mot, mais c'était montré plus courtois que bien des gens. Et il n'avait pas à s'incliner devant elle. Déjà qu'elle détestait ces marques quand elle vivait dans la cité de Camelot, alors en dehors ...

Une étrange rencontre dans la forêt ...

Zéphyr :« Relève-toi, tu n'a pas à faire ça.. Je ne suis pas une dame de la noblesse. »

Je me relevais mais j'avais pas besoin de sa permission. Et puis, qu'elle soit de la noblesse ou non, c'était une dame ! Je ne fais ce que mes parents m'ont appris. Je la détaillais un peu. Elle était légèrement plus grande que moi, vêtue avec ... Je ne sais pas comment ça s'appelle mais c'est pas grave ! Elle me le dira surement ! Je sifflais aprés Trippy qui vint se positionner aussitôt sur mon épaule. C'était sa place depuis de nombreuses années et j'aimais bien qu'il soit toujours avec moi ! C'était mon meilleur ami ! Je me rendis compte que je n'avais pas dit un seul mot depuis que je me suis fait découvrir par cette fille.

Quelle différence ! Une dame reste une dame ! Tu t'appelles comment ?

Je ne savais pas si on parlait comme ça aux gens chez les hommes mais tant qu'à faire, autant faire un peu d'expérience comme dirait mon père ! Tout à coup, croc-blanc apparut. C'était un beau loup au pelage gris neige. Je l'avais soigné et nourri quand il était louveteau ! Il avait fondé sa propre meute et j'étais des plus acceptés ! Enfin, le seul à mon avis ! C'était pour ça que je m'étais battu avec ce brigand ! Il avait tué sa mère et il allait le faire avec Croc-blanc ! Je m'approchais de lui, tranquille ! Même Trippy tolérait sa présence ! Il restait comme même sur mon épaule !

- Salut mon beau ! Comment ça va ?

Je lui caressais le museau ! Il adorait ça ! Il jeta un oeil vers la fille avant de partir. Je comprenais bien ! Il était méfiant des autres humains tout comme moi ! On se ressemblait sur certains points mais lui avait de nouveau une famille alors que moi j'étais seul ! Oh j'avais Trippy mais mes parents me manquait affreusement !

« Quelle différence ! Une dame reste une dame ! Tu t'appelles comment ? » rétorqua-t-il enfin, parlant pour la première fois depuis que Zéphyr l'avait débusqué. Elle n'était pas une dame, quoiqu'il en dirait ; une dame de la cour de Camelot ne traînerait jamais dans les bois. Et Zéphyr aimerait bien les voir tiens, ces nobles qui se pavanaient au château, marcher dans la boue et le sang, après une bataille. C'est évident, rien qu'à leur tête, que peu d'entre ces dames ont connu ça. Non, Zéphyr n'était pas une dame, et elle refusait à ce qu'on la nomme ainsi. Cependant, elle retint sa langue acérée, pour une fois. Inutile de faire fuir le garçon en lui balançant des paroles auxquelles il ne comprendrait certainement pas grand chose.

« Je m'appelle Zéphyr. » répondit-elle en souriant. « et toi, quel est ton nom ? » enchaina-t-elle, sans lui laisser le temps d'en placer une. D'un seul cou, le cheval de Zéphyr, tira sur ses rênes, et tenta de se libérer, hennissant. Zéphyr comprit aussitôt pourquoi ; un loup gris venait d'apparaître aux côtés du jeune garçon. Par pur réflexe, la main de la jeune femme vint se poser sur la garde de son épée.

« Salut mon beau ! Comment ça va ? » Étonnée, Zéphyr vit le loup fermer les yeux sous les caresses du jeune garçon. Le loup lui jeta un regard méfiant, auquel elle répondit avec défi, puis fit demi-tour, et disparut à nouveau dans la forêt. Zéphyr calme son cheval, puis posa son regard sur le garçon. « C'est ton loup ? »

Une étrange rencontre dans la forêt ...

Zéphyr :« Je m'appelle Zéphyr. Et toi, quel est ton nom ? »

Zéphyr ! Mignon comme nom ! J'aimais bien ! Cela ressemblait presque à Saphyr pour maman ! Croc-blanc était aussi vite parti qu'il était venu ! Dommage ! J'aurai bien voulu jouer un peu avec lui mais la présence d'un autre humain, une fille en plus, qu'on ne connaissait pas le rendait aussi méfiant que moi mais j'avais vu dans le regard de Zéphyr qu'elle s'était méfiait de lui ! Les humains sont vraiment bizarres ! Et dire que j'en suis un moi aussi ! Je préfère encore mieux ma forêt que leur monde à eux ! Zéphyr me demanda si c'était mon loup !

- C'est pas mon loup pour du vrai ! C'est juste mon ami ! Je l'ai soigné quand il était petit ! Un brigand avait tué sa maman et il allait le tuer ! Alors, j'ai pris mon épée et j'ai combattu le brigand ! J'ai juste une cicatrice ici depuis et Croc-blanc est aussi un peu comme mon petit frère ! Il sait qu'il peut me faire confiance mais pas aux autres humains ! C'est pas stupide un loup !

Je me souviens encore comme si c'était hier ! Je devais avoir dix ans à l'époque ! C'était un adulte mais je l'avais eu facilement étant très agile et rapide ! Mais j'avais comme même été blessé au torse. Ça m'avait fait mal quand maman m'avait soigné. Elle m'avait fait promettre de ne plus recommencer ! Je n'avais d'ailleurs plus revu d'adultes jusqu'à l'autre jour ! En plus, papa avait pas voulu que je garde un temps Croc-blanc avec moi, prétextant qu'il allait me bouffer car les loups étaient des mangeurs d'hommes ! C'est pas vrai ! Pas tous ! Croc-blanc n'était pas comme ça ! J'aurai voulu le prouver à papa !

Je reportais mon attention sur Zéphyr ! Je me demandais bien pourquoi elle était dans ma forêt ! Ben oui ! Pour moi, la forêt était la mienne puisque j'y vivais ! Je me considère comme le petit prince de la forêt ! C'était chez moi et j'aime pas voir les adultes venir chez moi ! J'aime pas les adultes tout court ! Mais Zéphyr ne semblait pas en être une, donc, sa présence était tolérée !

Pourquoi tu es venue dans ma forêt ?